X: 574,00 - Y: 333,15 - Z : l27m.- Calcaire de Beauce Aquitanien. Commune: Chanteau - Loiret - Forêt domaniale d'Orléans, parcelle 1 252.
Par Jean et Daniel :

Historique

C'est l'un des adhérents des Naturalistes Orléanais, ML Pillault qui découvrit le gouffre en 1952. En compagnie de sa fille, avec un peu d'outillage, il agrandit l'entrée et put ainsi explorer 66m de galeries, finalement arrêté par un couloir étroit et engorgé.

En 1953, quelques jeunes du premier Groupe Spéléologique Orléanais (voir l'historique du G.S.O) reprirent l'exploration. La galerie obstruée que ML Pillault avait repérée, fut péniblement déblayée et une nouvelle « salle» (2m de long, lm de large, 1,5m de haut) était découverte. Mais l'évacuation des déblais et surtout une laisse d'eau, parfois abondante et constamment réalimentée, posant des problèmes très difficiles à résoudre, les travaux s'arrêtèrent là.

Notre groupe prit le relais en 1965 et, à plusieurs reprises, tenta d'aller plus en avant, à la faveur d'années sèches. Mais chaque crue anéantissant nos efforts en remblayant le fond du gouffre, un barrage fut alors construit dans le puits pour contenir les alluvions retirées de la galerie terminale; ainsi, l'engorgement fut désormais évité pour quelques années. Il restait le problème de l'eau. En 1974, plus de 1000 litres furent évacués à l'aide de bidons, mais sans succès; une tentative de pompage eut lieu du fond du puits vers la grande salle: elle échoua. La galerie terminale fut ainsi épisodiquement ennoyée jusque dans les années 1980.

En 1992, nous pûmes enfin atteindre le terminus de nos prédécesseurs, mais sans pouvoir progresser. Arrêt sur un petit ressaut obstrué ...

En 1995, nous désobstruons une nouvelle galerie au bas du puits, sur 5m, à suivre ...

Description

Entrée basse (en 1965, nous accédions en rampant, aujourd'hui c'est à genoux) sur 7m environ, puis la galerie devient un peu plus spacieuse. Sur la droite, un boyau revient parallèlement vers l'entrée. On note quelques très modestes concrétions. Ensuite la position verticale devient possible (à 15m de l'entrée) et le couloir conduit, sans autres obstacles que deux ou trois marmites parfois remplies d'eau, jusqu'à la salle Pillault (longueur 8m, largeur 3,5m, hauteur 5m). Une diaclase, relativement étroite, mène ensuite jusqu'aux lèvres d'un puits de 7m de hauteur totale. Au fond, se situe le départ d'une galerie basse qui débouche dans une poche. Sur la gauche, une galerie très basse mène au bout de quelques mètres à une nouvelle poche, où un ressaut obstrué met actuellement un point final à l'exploration. Sur la droite, une nouvelle galerie très étroite est en cours de désobstruction.

Développement total: 107 m. Profondeur: -25m.

 

Observations particulières

Indépendant du système de la Retrève, le gouffre des Sans Ronce draine environ 40 hectares de forêt; son absorption est uniquement fonction des perturbations atmosphériques (801ls le 4 Janvier 1968). On ne sait pas où vont les eaux englouties. Certaines hypothèses font état de résurgence directe en Loire; d'autres supposent une alimentation de la nappe beauceronne.

La température moyenne relevée à l'intérieur est de 9 degrés. En hiver, on note la présence de quelques chauves-souris et l'été, le gouffre est envahi de moustiques.

Précisons enfin qu'il est fermé, sur demande de l'Office National des Forêts, par une grille et qu'il faut, pour toute visite, s'adresser au G.S.O.

En 1995, lors de la désobstruction de la nouvelle galerie, nous avons découvert un humérus gauche de sanglier et un maxillaire inférieur droit de renard datant de trois à quatre mille ans.